Dans le monde des nouvelles technologies, la société Google est souvent considérée comme un pionnier. Néanmoins, cela ne l’empêche pas d’être régulièrement critiquée, tant pour ses méthodes de travail que pour les domaines dans lesquels elle investit. Récemment, sa division spécialisée dans l’intelligence artificielle a lancé un nouveau projet : créer un chatbot ultra-performant basé sur une technologie de pointe appelée « Push ». Cependant, ce nouveau concept soulève certaines questions éthiques et met à nouveau Google sous le feu des projecteurs.
L’ambitieux projet d’un chatbot intelligent
Ce projet, mené par les ingénieurs de chez Google, a pour objectif de repousser encore plus loin les frontières entre le robot et l’humanité en transformant l’expérience utilisateur lors des échanges avec ces chatbots. Actuellement, ceux-ci restent certes efficaces pour apporter une réponse adéquate à une question précise, mais peinent encore à participer à une conversation fluide et naturelle sans donner l’impression de suivre un script préétabli.
Avec cette nouvelle mouture du système Push, la firme américaine souhaite proposer aux utilisateurs un chatbot capable de s’adapter à la conversation en temps réel et de répondre de manière appropriée à chaque interlocution. Pour y parvenir, l’équipe chargée du développement mise avant tout sur une optimisation poussée des algorithmes, de l’apprentissage automatique et du traitement du langage naturel. Le but est de mettre au point un véritable compagnon virtuel doté d’une capacité de compréhension et d’interaction presque humaine.
Un projet plongé dans la controverse
La révélation de cette technologie a suscité de nombreuses interrogations quant à l’utilisation qui pourrait en être faite, avec notamment des craintes sur le respect de la vie privée et les dérives éthiques. Des critiques ont été formulées par divers acteurs du secteur : journalistes, défenseurs des droits numériques ou encore simples citoyens. Plusieurs points précis sont à l’origine de ces inquiétudes :
- L’accès à des données sensibles : pour fonctionner correctement, le chatbot aurait besoin d’un grand nombre d’informations, CE qui pourrait poser problème en termes de protection des données personnelles.
- L’influence sur les individus : si notre société accorde une place croissante aux robots, certains redoutent que ces derniers n’exercent trop d’influence sur les êtres humains, notamment les plus vulnérables comme les enfants.
- La responsabilité d’un dialogue automatique : la justice devra trancher sur les conséquences légales qu’impliquerait une conversation entre un utilisateur et un robot, en particulier si celle-ci conduit à un résultat néfaste.
Des questions d’éthiques et de régulation
Ces questionnements soulèvent des problématiques d’éthique et de responsabilité qui ne sont pas sans rappeler celles rencontrées par Microsoft en 2016 avec son propre chatbot, « Tay ». Celui-ci était censé apprendre des utilisateurs pour s’adapter à leurs besoins et améliorer ses réponses. Toutefois, il a rapidement été détourné pour diffuser des messages haineux et discriminatoires.
La législation doit donc réussir à trouver un équilibre entre le développement technologique souhaité par les entreprises et la protection des droits fondamentaux des individus. Des normes spécifiques doivent être mises en place pour réguler ce genre d’intelligence artificielle et ainsi éviter les abus possibles. Dans ce contexte, Google a décidé de mettre en place un comité externe d’experts pour l’aider à répondre aux différentes questions éthiques lors du développement de son projet.
Une opportunité pour le monde professionnel
Malgré les controverses entourant ce nouveau concept, il faut souligner que celui-ci pourrait apporter de nombreux avantages dans le cadre d’une utilisation maîtrisée et appropriée. En effet, ces nouveaux chatbots ultra-performants pourraient se révéler précieux dans différents domaines tels que :
- Le travail collaboratif : grâce à une compréhension et une adaptation plus poussées, les chatbots pourraient assister les équipes dans leurs projets et faciliter leur organisation.
- La gestion de la relation client : en étant capables de fournir des réponses et un accompagnement plus ciblés, ils pourraient grandement améliorer l’expérience utilisateur.
- Les applications de santé : le secteur médical pourrait bénéficier d’un compagnon virtuel capable de soutenir les patients durant leur parcours de soins ou leur convalescence.
Le défi de l’adaptation à la législation européenne
Face aux critiques formulées en Europe, notamment en termes de protection des données personnelles, Google se retrouve contraint de repenser son projet pour l’adapter au cadre légal imposé par le Vieux Continent. Ceci passe notamment par une limitation du nombre et de la nature des informations sollicitées auprès de l’utilisateur lors des échanges avec le robot. Ainsi, bien qu’originellement conçu pour être universel, ce chatbot devra s’accommoder des différentes juridictions sur les territoires où il sera exploité.
L’exemple du RGPD (Règlement général sur la protection des données)
En Europe, la protection des données personnelles est d’une importance cruciale, comme en témoigne la mise en place du RGPD en 2018. Ce règlement oblige les entreprises qui collectent ce type d’informations à respecter certaines normes strictes pour garantir la sécurité et le respect de la vie privée. En conséquence, Google doit adapter ses futures technologies IA aux exigences européennes pour continuer à opérer sur ce marché.
Un pas vers une intelligence artificielle omniprésente ?
En dépit des réticences et des critiques, il semble évident que l’intelligence artificielle est en cours de devenir un élément central de notre vie quotidienne. Le développement du chatbot Push marque ainsi une étape supplémentaire dans la croissance exponentielle de ces technologies qui façonneront à terme nos relations avec les machines.
Si ce projet soulève autant d’inquiétudes, c’est notamment parce qu’il met en lumière la nécessité d’une régulation rigoureuse pour éviter les abus tout en garantissant le respect des droits fondamentaux de chacun. Cependant, il serait imprudent de nier les opportunités offertes par l’essor de ces nouvelles IA, qui pourraient améliorer grandement différentes sphères de notre société.